Caroline Willemen est notre coordinatrice de projet pour la ville de Gaza, dans le nord de Gaza, en Palestine. Elle nous informe sur les conséquences des pénuries alimentaires ⬇️ « De nombreux patients dans les établissements de santé de Gaza ne reçoivent plus de nourriture ; la situation est plus désespérée que jamais. Les cuisines communautaires, qui fournissent de la nourriture au personnel et aux patients, n'ont pas pu le faire dans certains des établissements où nous travaillons ces derniers jours. Dans les établissements où il y a encore de la nourriture disponible pour les patients, il ne s'agit que de quelques jours de biens de base, sans la gamme de nutriments nécessaires à la récupération ou à la guérison. Dans tous nos établissements de la bande de Gaza, nous regardons impuissants alors que les graves conséquences médicales de ces pénuries alimentaires augmentent. « Les 19 et 20 juillet, les services pédiatriques et de maternité de l'hôpital Al-Helou, où les équipes médicales de MSF travaillent dans le nord de Gaza, n'ont pu fournir aucune nourriture aux femmes et aux enfants, et certains jours, il n'y a pas assez de lait maternisé pour les 23 bébés de l'unité de soins intensifs néonatals. À l'hôpital Nasser, dans le centre de Gaza, il y a actuellement 168 patients admis dans les services pédiatriques et de maternité qui n'ont pas pu accéder à la nourriture les 20 et 21 juillet. « Ce manque de nourriture s'applique également au personnel médical. Nos collègues palestiniens vivent dans des situations si précaires maintenant, que même s'ils pouvaient se permettre de la nourriture, ils ne pourraient pas en stocker. Ils doivent aller jour après jour au marché pour obtenir quelques provisions quotidiennes. S'il n'y a rien sur le marché, ils ne mangent pas. Pourtant, malgré la faim et l'épuisement, nos collègues continuent de travailler dans ces circonstances inimaginables. « La situation alimentaire est si désastreuse que chaque jour se pose la question de savoir si les patients dans les hôpitaux que nous soutenons, et le personnel médical qui s'occupe d'eux, pourront manger quoi que ce soit. Nous sommes désespérés. En tant que puissance occupante, les autorités israéliennes ont l'obligation de fournir de l'aide aux personnes à Gaza. En ce moment, elles les affament délibérément. » — Caroline Willemen, coordinatrice de projet de MSF